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Laurent Ducastel Ecrivain
17 décembre 2012

UNE PARURE DE REVE

Aujourd’hui dans ma boite aux lettres, il y avait comme d’habitude des factures plus tout un tas de ce courrier qui vous ronge la vie jour après jour. Le tout était noyé sous un flot de prospectus qui vous vantaient les dernières promos en cours. C’était à peine croyable à quel point les prix étaient bas dans ma boite aux lettres. Le RMI, la précarité, le pouvoir d’achat laminé, elle s’en n’en avait cure ma boite aux lettres. C’était un monde de fête où des magasins pleins de bons sentiments se mettaient en quatre pour avoir des prix défiants toute concurrence. Oui, ils savaient ce dont vous aviez impérativement besoin et c’est sans relâche, qu’ils traquaient LE produit pas cher. Quelle veine c’était pour nous les consommateurs ! Bon autant le dire de suite, habituellement, je me fous éperdument des pubs et n’y prête en général aucune attention. Non, c’est Édith qui a ce rôle au sein de notre couple. Seulement ce jour-là, elle n’était pas rentrée de la journée et le courrier traînait sur la table basse du salon. Après une journée passée sur mon ordinateur à écrire des livres dont aucun éditeur ne voulait, j’étais heureux de discuter avec elle sur le canapé, en feuilletant machinalement ces fameuses pubs. Certaines étaient faites de façons astucieuses. Elles vous faisaient croire qu'elles étaient de vraies lettres avec votre nom dessus. Vite ouvrez, disaient-elles c’est urgent. Comme si commander tout un tas de bazars par correspondance était un acte urgentissime qui ne supportait pas d’attendre !

 

Bref, comme il n’y avait rien de spécialement attractif aux yeux de ma compagne, elle me demanda d’aller jeter toutes ces mirifiques propositions dans la poubelle la plus proche. C’est ainsi que je me suis retrouvé avec ce prospectus dans les mains. On y voyait une femme d’une quarantaine d’années, blonde à coup sûr décolorée, un sourire de six pieds de large, nous exhiber ses bijoux de pacotille. Elle avait l’air tellement heureuse que c’en était presque honteux.  Au-dessus, il y avait écrit : cette parure de rêve pour quinze euros au lieu de trente. Je me suis dit qu’à ce prix-là, le mari de la dame devait vraiment être heureux de pouvoir donner toute cette joie à sa femme avec si peu d’argent. À n'en pas douter, ce type était un sacré veinard. Avec trois babioles en imitation perle, il envoyait sa femme au ciel. Et elle sur la photo, elle en rajoutait dans la pose pour nous montrer que c’était bien à sa breloque qu’elle devait tout ce bonheur. Pour une fois, la publicité semblait dire vrai. C’était vraiment une parure de rêve. Oui, mais le rêve de qui ?

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Commentaires
C
LOL je te jure que ça ne marche pas avec toutes les femmes: seulement avec les blondes!!! *rire*<br /> <br /> kiss
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